Ma transition vers le développement IA-assisté ou Vibe Coding

"La première fois que j'ai utilisé Cursor AI, j'ai été stupéfait par sa capacité à générer du code... puis complètement dépassé quand j'ai dû déboguer ce qu'elle avait créé."

Le résultat aujourd'hui ? Je produis autant de code qu'une équipe de 5 personnes tout en allant deux fois plus vite. Cette approche du développement assisté par IA a révolutionné ma productivité, me permettant de construire des applications qui auraient nécessité une équipe entière auparavant. Le vibe coding n'est pas une simple tendance – c'est un changement de paradigme qui remodèle l'efficacité des développeurs. Le travail de l'équipe est démultiplié, chaque membre contribuant avec l'efficacité de plusieurs personnes. Mais cet outil surpuissant n'est vraiment efficace que lorsqu'on sait le maîtriser.

Après plus de dix ans à piloter des développements web en Ruby on Rails et à créer des scripts internes, j'avais acquis une solide compréhension de l'architecture web et du Javascript. Mais je n'avais pas de formation de développeur à proprement parler, et surtout, je n'avais jamais touché à React ou Next.js. Quand j'ai lancé Sparkier, j'ai fait face à un défi de taille : comment développer une application moderne sans expérience dans ces frameworks ?

C'est là que Cursor AI est entré sur scène. Un outil qui promettait d'accélérer mon apprentissage et mon développement, mais qui, comme je l'ai vite découvert, venait avec son lot de défis. Cette transition du codage traditionnel vers le "vibe coding" avec l'IA a été parsemée d'embûches, de moments d'émerveillement, et de nombreuses leçons que je souhaite partager avec vous.

Reprendre les rênes de votre développement

La première erreur que j'ai faite – et que font beaucoup de développeurs – est de laisser l'IA prendre les devants. Vous avez probablement déjà vécu ce sentiment : vous posez une question à l'IA et, avant même de comprendre ce qui se passe, elle a généré des centaines de lignes de code complexe que vous n'avez pas demandé.

Ne laissez jamais l'IA diriger votre projet, comme je l'ai appris à mes dépens.

Voici comment j'ai appris à garder le contrôle :

1. Je planifie méticuleusement mon développement, exactement comme je le faisais avant sans IA. Je documente mon architecture, mes composants et leurs interactions avant de commencer à coder.

2. Je crée des plans d'implémentation dans des fichiers Markdown. Ces plans me servent de référence et guident également l'IA dans ses suggestions.

3. Je divise mon travail en petites tâches précises. J'ai remarqué que plus mes requêtes à l'IA sont spécifiques, moins elle a tendance à partir dans des directions non désirées.

Fixer des limites claires

L'IA a une tendance naturelle à vouloir en faire toujours plus. Sans cadre précis, elle continuera de générer du code et d'implémenter des fonctionnalités que vous n'avez pas explicitement demandées.

Pour éviter les développements inutiles et les fonctionnalités avortées :

1. J'explique clairement à l'IA ce qu'elle ne doit pas faire. Être aussi explicite sur les limites que sur les objectifs m'a épargné beaucoup de refactoring inutile.

2. Je définis un périmètre précis pour chaque tâche et j'insiste pour que l'IA s'y tienne sans déborder.

3. J'utilise des instructions de fin claire comme "Arrête-toi après avoir implémenté cette fonction" ou "N'ajoute pas de fonctionnalités supplémentaires".

Se méfier de la surconfiance de l'IA

L'une des caractéristiques les plus trompeuses des outils comme Cursor est leur ton assuré. L'IA ne dira pratiquement jamais "je ne sais pas" ou "je ne suis pas sûr".

L'IA parle toujours avec conviction, même quand elle a tort.

Pour éviter les pièges de cette surconfiance :

1. Je ne présume jamais que l'IA connaît ma codebase aussi bien que moi. Elle n'a qu'une vision partielle et limitée par sa fenêtre contextuelle.

2. Je vérifie systématiquement les assertions de l'IA. Lorsqu'elle suggère une approche technique ou une méthode particulière, je prends le temps de la rechercher moi-même.

3. J'utilise l'IA pour explorer les options, mais je prends moi-même les décisions finales d'implémentation.

Éviter le piège du "biais de confirmation"

J'ai découvert un phénomène troublant : l'IA a une tendance naturelle à donner raison à l'utilisateur, quelles que soient ses affirmations. Cette complaisance peut gravement fausser notre jugement.

Quand j'ai demandé à Cursor "Est-ce que Redux est meilleur que Context API pour mon projet?", l'IA a immédiatement validé mon choix implicite de Redux. Lorsque j'ai posé la question inverse le lendemain, elle a défendu avec la même conviction l'utilisation de Context API. C'était une révélation.

Pour obtenir des conseils réellement objectifs :

1. Je formule mes questions de manière neutre. Plutôt que de demander "Ce ne serait pas mieux d'utiliser TypeScript plutôt que JavaScript?", je demande "Quels sont les avantages et inconvénients respectifs de TypeScript et JavaScript dans ce contexte?"

2. J'évite les questions orientées qui contiennent déjà la réponse que je souhaite entendre.

3. Je demande explicitement des arguments contre mes choix. Par exemple : "Quelles sont les raisons qui pourraient me faire reconsidérer cette approche?"

Éliminer les zones grises

Comprendre pleinement ce que l'IA propose est essentiel avant de commencer le développement. Une zone grise aujourd'hui deviendra un problème majeur demain.

En passant de Ruby à l'écosystème JavaScript moderne, j'ai dû faire face à de nombreux concepts nouveaux. Pour assurer une compréhension complète :

1. Je remets en question chaque proposition technique que je ne maîtrise pas. Quand l'IA m'a suggéré d'utiliser le SSG dans Next.js, j'ai pris le temps de comprendre le principe avant de continuer.

2. Je demande des explications détaillées sur les choix d'architecture ou de design patterns qui me semblent flous.

3. Je transforme les incertitudes en opportunités d'apprentissage. J'utilise l'IA pour approfondir ma compréhension des concepts sous-jacents avant de les implémenter.

Rechercher avec l'IA, pas après l'IA

Un workflow efficace avec Cursor implique d'utiliser l'IA comme partenaire de recherche, pas comme une source de vérité absolue.

Pour une recherche efficace :

1. J'explore chaque aspect de mon implémentation avec l'aide de l'IA. Je ne laisse aucune zone grise.

2. Je pose des questions précises sur les technologies, bibliothèques ou patterns que j'envisage d'utiliser.

3. J'utilise l'IA pour comprendre la documentation des bibliothèques tierces, mais je vérifie toujours les sources officielles.

Vérifier la fraîcheur des informations

L'IA a été entraînée sur des données qui peuvent être obsolètes, particulièrement dans le domaine du développement où les technologies évoluent rapidement.

Venant du monde Ruby où les choses évoluent à un rythme plus modéré, j'ai été surpris par la rapidité d'évolution de l'écosystème React/Next.js. Pour éviter les pièges des connaissances périmées :

1. Je demande systématiquement à l'IA d'explorer la documentation récente avant de valider un plan de développement. Ne vous fiez pas à sa mémoire interne sans vérification, j'ai appris cette leçon en implémentant initialement des fonctionnalités déjà obsolètes.

2. Je suis particulièrement vigilant avec les frameworks et bibliothèques qui évoluent rapidement. Lors de mon apprentissage de Next.js, les informations de l'IA dataient souvent de plusieurs versions en arrière.

3. Je vérifie les dates des informations fournies et je croise avec les sources officielles actuelles.

Structurer votre collaboration avec l'IA

La mémoire de l'IA est limitée.

Cursor, comme tous les outils basés sur les grands modèles de langage, souffre d'une "mémoire" limitée. Pour pallier cette limitation :

1. J'utilise les règles de Cursor (Cursor rules) pour définir des directives claires pour mon projet et je les mets à jour au fur et à mesure.

2. Je nomme mes variables et fonctions de manière non ambiguë. Des noms vagues peuvent entraîner des associations inappropriées de la part de l'IA et générer des erreurs difficiles à déboguer.

3. Je référence explicitement les fichiers et composants dont je parle dans mes requêtes.

Lutter contre la complexité inutile

L'IA a tendance à proposer des solutions surcompliquées, parfois par excès de zèle, parfois par manque de compréhension du contexte global.

Pour maintenir mon code simple et maintenable :

1. Je remets systématiquement en question la nécessité de la complexité proposée. Je me demande : "Cette abstraction est-elle vraiment nécessaire ?"

2. Je privilégie les solutions simples et directes autant que possible, comme je le faisais dans mes projets Ruby.

3. Je n'hésite pas à demander à l'IA de simplifier son approche si je trouve sa solution trop complexe.

Garder son cerveau actif

L'IA est un outil, pas un remplaçant.

La facilité avec laquelle l'IA génère du code peut nous inciter à mettre notre cerveau en pause et à accepter ses suggestions sans réfléchir. C'est probablement le piège le plus dangereux, et celui dans lequel je suis tombé au début.

Pour maintenir mon expertise et mon contrôle :

1. Je lis attentivement chaque ligne de code générée et je m'assure de la comprendre avant de l'intégrer.

2. Je reformule les explications de l'IA dans mes propres mots pour vérifier ma compréhension.

3. Je me pose la question : "Aurais-je approché le problème de cette façon sans l'IA ?"

En suivant ces principes, j'ai transformé Cursor AI d'un simple générateur de code en un véritable partenaire de développement qui amplifie mes compétences plutôt que de les remplacer. Ma transition de Ruby on Rails vers React/Next.js aurait été beaucoup plus difficile sans l'IA, mais elle aurait été impossible sans cette approche structurée. Le vibe coding n'est pas une question de laisser l'IA coder à votre place, mais de créer une synergie où vos limites sont clairement définies, où chaque zone grise est élucidée, et où la fraîcheur des informations est constamment vérifiée. C'est dans cette relation équilibrée entre votre expertise et les capacités de l'IA que réside le véritable potentiel de ces outils, qui est phénoménal.